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1. FIN GOURMET 
2. LA VIE EST BELLE
3. HIPPINAZI
4. MANIMÂLE
5. IL Y A DES JOURS COMME ÇA
6. L’ORCHESTRE CACHE DANS UN VENTRE
7. POISSON VOLANT
8. S.T.O.P (S’il te Plaît Ouvre la Porte)
9. ALCHIMISTES

1. FIN GOURMET (Almeria / Lingouf)
C’est compliqué mais c’est plus dense, plus consistant, tu le sais bien au fond mais quel inconfort. Je t’embrasse fort. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je sens bien que tu dégustes.

À force de déguster, on va devenir de fins gourmets
Je m’enterre, je deviens terre à terre
Terre à terre, j’ai mauvais caractère
Mauvais caractère, je me donne envie de bégère

Je deviens une vipère, le cœur six pieds sous terre
Je te crache la vérité à la face. Tu as peur, ils ont peur, tu te caches
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets

Il joue du tambourin et moi je suis trop bourrin
Tous des gamins. J’suis bourrin. J’donne des pains
Ce n’est pas pour insister mais il faut que j’te dise
Bim. Bim. Bim. Bim. Amour, vérité, honnêteté, franchise

Comme des enfants, étonnés de prendre feu
Pourtant on vous avait dit de ne pas jouer à ce jeu
Ça les pousse, ils y vont mais ils ont peur
Puis, ils font demi-tour en criant au malheur

Dictature de la peur, la cage est devenue leur repère
Leur liberté conditionnée en établissant des barrières
L’oiseau ne chante plus, mais il est en sécurité
La cellule est confortable, on ne veut pas s’évader

Ils se sentent plus libres à rester dans leur cage
Que d’affronter la peur et de partir à la nage
Conditionnés à subir, c’est la peur de faire des choix
Alors nous subissons, résignés à traîner ce poids

Bravo pour ton courage dit-il à celui qui se jette sous le train
Faites l’amour pas la guerre, pensent-ils tous ces terriens
Mais le visage de la guerre les effraie moins que celui de l’amour
Ils mangent ce qu’on leur sert, du malheur en HD tous les jours

L’art leur fait trop peur dans ce monde de techniciens
Peur de toute cette vie. Ça ne sort pas du mental. Ce n’est pas bien
Je suis devenu leur LSD. J’les fais marrer, mais très vite c’est le bad-trip
Prise de conscience, en accéléré, éclats de vérité dans les tripes

À force de vivre dans l’obscurité, la lumière éblouit, on est perdu
J’arrête pas d’me cogner. Putain, mais bordel, j’en ai plein le cul
Mon GPS est à l’autre bout de la planète, les coordonnées sont inversées
Ma déesse est dans le futur, je joue en accéléré pour trouver ma paix

A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
Ils sont devenus un monstre à deux têtes, leurs doutes en vases communicants
Chaque pas c’est un kick dans mon être. Ma folie, mon seul côté encore vivant

Ils sont flous, ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent
Leurs doutes, des tirs à bout portant dans ma gueule
Putain de monstre à deux têtes, coincé dans le tonal
J’suis un monstre à deux cœurs, poussé par le nagual

J’ai fait une croix sur ma main pour penser à t’oublier
Je me dis qu’à force de déguster, on va devenir de fins gourmets
J’ai fait une croix sur ma main pour ne pas oublier d’arrêter
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
A force de déguster, on va devenir de fins gourmets
La croix s’est effacée, je ne peux plus oublier

Je n’ai plus peur
Je vais devenir un fin gourmet…

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2. LA VIE EST BELLE (Obsachala/lingouf)

La vie est belle, La vie est belle et nous n’avons peur de rien
J’ai l’impression de m’être éveillé dans un autre monde ce matin
La vie me surprend tellement que je me sentirais presque vivant
Plus peur de rien, chaque seconde passée c’est un pas de géant

La vie est belle, La vie est belle et nous n’avons peur de rien
On combat nos vieux fantômes en se prenant par la main
On est des guerriers de l’esprit qui travaillent à se retrouver
Projetés dans une spirale évolutive, une puissante montée

Combat difficile, affronter sa noirceur, ses peurs, se connaître
On vit, on pleure, on aime, nous sommes en train de renaître
On se prend des claques, mais c’est pour vérifier qu’on respire
Nous sommes bien vivants, marchant vers ce qui nous aspire

La vie est belle, La vie est belle et nous n’avons peur de rien
Maintenant, je comprends ma peur car je perçois d’où elle vient
Je vais finir d’éclater le p’tit bourgeois catho caché en moi
C’est dingue cette remise en question totale depuis des mois

La vie est belle, La vie est belle et nous n’avons peur de rien
Moi je vois une femme libérée là où d’autres voient une putain
J’essaie de maîtriser le hippie frustré qui se transforme en nazi
Je suis une lesbienne sous testostérone qui défonce ses barbies

La vie est belle, La vie est belle, et nous n’avons peur de rien
Ce n’est pas l’église qu’on prie, nous on fait du rap chrétien
Prenez, roulez, fumez ceci est mon esprit…
Il faut soulager la souffrance car sur sa potence Jésus crie

On a décloué le christ. On le soigne, on le sert dans nos bras
Il est gelé c’est triste. On le réchauffe en brûlant sa vieille croix
L’église a sacrifié son prophète pour sa chair et son sang
Nous on le préfère en bonne santé, voir le chaman bien vivant

La vie est belle, La vie est belle, et nous n’avons peur de rien
Débordant d’amour, je ne veux pas que tu flippes, je me retiens
Mais si le vent t’emporte devant ma porte n’aie pas peur de rentrer
Je n’ai peur de rien depuis mon voyage initiatique à Ronfeugerai

Et si maintenant tu te sens assez forte n’aie pas peur d’aimer
Moi je n’ai peur de rien depuis cette nuit magique à vos côtés
La vie est belle, La vie est belle, nous n’avons peur de rien
La vie est belle, La vie est belle, La vie est belle, La vie est belle

Mes pieds sont tout écorchés, çà pique, mais je marche de plus en plus loin. Je te l’ai déjà dit, j’ai besoin de sentir la terre avec mon corps de vivre avec le vent, l’eau, l’herbe et ses petites bêtes. Mon aspiration à vivre, je la puise dans la nature. C’est elle qui répond à mes questions. J’ai comme envie là maintenant de me rouler par terre et de sentir ce qui est doux mais aussi les cailloux, les épines. J’ai envie de sentir le sol avec mon nez. Merde, c’est quoi cette envie de vivre ! J’y vais, je n’ai pas peur. Je suis rassurée. Sur le chemin de la tanière, il reste encore beaucoup de choses à regarder.
Je ne sais pas pourquoi t’es là dans ma vie. Si tu veux tu peux marcher à côté de moi et venir sentir le monde. Je marche avec un homme et une petite fille, d’autres nous accompagnent de temps en temps. Il reste de la place. J’ai juste envie d’aimer la terre entière cette nuit ou du moins tous ceux dont je sens la musique sensible. Il y a tant de choses que je n’arrive pas à dire, c’est parce que le silence est peut-être le plus beau.

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3. HIPPINAZI
On se prend pour des hippies, mais on agit comme des nazis
On se croit révolutionnaires, mais on est surtout propriétaires
On parle de liberté, assis dans nos propriétés privées
Bien au chaud dans nos cages, on est tous issus du formatage

On dit aimer la vie, mais on avance comme des zombies
On se croit exemplaires, alors on devient autoritaires
On s’imagine engagés, on dénonce cette putain de société
Plus facile de parler, que d’agir sur nos vies, nos foyers

On est bien intentionnés, on est pour la liberté
Mais pour la liberté de ceux qu’on aime, là c’est un autre problème
Nous sommes des hommes fiers, on a peur que la femme se libère
Pour la liberté sauf en amour, tu es à moi c’est pour toujours

Alors nos femmes sont comme des chiennes, attachées à leurs chaînes
Belles, fidèles, obéissantes, et de grosses salopes quand ça nous chante
Des hippies vus de l’extérieur, mais des nazis dans nos cœurs
On était des hippies dans nos cœurs, transformés en nazis par la peur

On se dit ouverts… théoriquement
Mais face à la réalité, on chouine comme des enfants
On est écolos, on mange bio, on est beaux vu de l’extérieur
Mais nous sommes des idiots conduits par le monstre de nos peurs

Moi je suis un hippie frustré transformé en nazi
Hippie devenu nazi en se réveillant de son rêve naïf de Bambi
J’ai besoin d’amour oui, des bisous des câlins tous les jours, oui
Un nazi qui chante du Lorie, ça aide à faire le deuil de l’utopie

C’est plus facile le changement de décor en déplaçant son corps
Que la mutation profonde de ce qui modèle notre vision du monde
C’est p’t-être plus facile de disparaître sans laisser parler son corps
Que d’essayer d’apprendre à se connaître en parlant avec sa mort

C’est la programmation mentale construite sur des centaines d’années
Va falloir plus d’une mandale et des beignes pour se déconditionner
Tout le monde bugue, tout le monde bugue, on a peur de la vie, de la rater
Je vous aime tous, je vous aime tous, et aujourd’hui ça me fait gerber

J’ai la rage, j’enrage, c’est l’orage, je sue, je bouillonne, j’suis en nage
J’ai la rage, j’enrage, c’est l’orage, je sue, je rayonne, j’suis un mage
J’ai la rage, j’enrage, c’est l’orage, je sue, je crayonne, j’suis en cage
J’ai la rage, j’enrage, c’est l’orage, je sais, j’déconne, j’suis plus sage

Je ne suis en guerre contre personne sauf contre moi-même
Mais j’aime trop de monde, c’est là que réside mon problème
Car percevoir ce qui est beau en vous et de le voir gâché
Ça m’hérisse les poils du dos et me donne la nausée

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4. MANIMÂLE

Son corps se réveille, poussé par ses sens, il se révèle
Bouillonnement d’hormones, noyé dans un flux de phéromones
Des vagues de frissons le traversent, son mental s’est éteint
C’est un loup sur un chemin de traverse, qui suit son instinct

La transformation s’opère, l’animal se libère
Sa perception se modifie, il découvre une autre vie
Il est couvert de poils, il est devenu un Manimâle
L’homme animal, rien de mal, c’est juste un râle

Manimâle l’homme animal
Il sent, il souffle, il grogne, il rugit
Ce soir la bête du Gévaudan est de sortie
L’ours a quitté sa tanière, avant c’était une pierre

Passé du minéral à l’animal tout en fumant du végétal
Il cherche le contact, il veut sentir, il veut goûter
Passer à l’acte, il ne peut pas mentir, il est affamé

Il a envie de chair, il est le brame du cerf
Son corps qu’a la dalle, après le coma dans le mental
Une gigantesque petite chose, possible à vivre si on ose
Une gigantesque petite chose, sentir des corps en osmose

On est dans un conte pour enfants sous LSD
Écrit sur la planète des singes, ce n’est pas un Walt-Disney
C’est un ersatz de prince qui devient une bête quand une belle le touche
L’agneau dans le troupeau qui devient un loup quand le soleil se couche

Navré, il déborde de partout, ce n’est plus un humain mais un loup
Ne rentre plus dans aucun moule, n’avance qu’en se méfiant de la foule
C’est juste une vieille âme, posée dans le corps d’un jeune loup
Il suit l’odeur d’une femme, celle cachée dans la peau de son cou
Plus besoin de voir le monde, car maintenant il le sent
Il suit dans le noir cette onde, qui l’attire comme un aimant

Je cours me réfugier dans la forêt. Je sens la terre sous mes pattes. Elles sont encore pleines d’épines. Ça pique, mais j’avance de plus en plus loin. Les feuilles des arbres caressent ma fourrure. Une odeur inconnue tourbillonne dans mon museau, mes poils frissonnent, ma tête tourne. Je me sens bien.

Je m’enfonce de plus en plus loin dans la forêt guidé par une force invisible.
Je ne fais plus qu’un avec elle. Je suis dans l’instant présent. Rien que l’onde de vie. Pas de questionnement. Je suis ici.J’aperçois des silhouettes à travers les arbres…
Je suis sauvage. J’ai appris à me méfier des humains. Je reste sur mes gardes… Mais cette odeur… Elle éveille tous mes sens. J’ai envie de la suivre. J’avance… …Je marche à quatre pattes en sifflant i wanna be your dog.

La forêt est immense.

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5. IL Y A DES JOURS COMME ÇA

Il a des jours comme ça, je tombe par hasard sur des mots qui me renvoient sur un texte, qui me conduisent vers une musique. Je lis, j’écoute et je vide mes glandes lacrymales en pensant à ceux pour qui c’est dur, en pensant à nous tous.

Une petite catharsis, ça va peut-être nous aider dans nos exercices…

Il a des jours comme ça où je vois qu’à nous tous on déguste copieusement
D’une façon différente on est là. On a rien demandé et on s’en prend plein les dents
Il a des jours comme ça où moi aussi j’ai envie de croire aux miracles
Des jours où je me dis qu’il faudrait une intervention divine pour nous sortir la tête du sac

Car oui putain c’est dur de ressentir tout ça
Dur de retenir tout ça, de subir tout ça
Putain c’est dur de nous infliger tout ça
Et de vous voir tant souffrir à côté de moi

Il y a des jours où je me sentirais la force pour porter tout le monde
Pour remonter tout le monde, redonner confiance et le sourire à tout le monde
Et il y a d’autres jours où je me sens seul au monde
Des jours où je m’effondre, étourdi par notre ronde

Il y a des jours comme ça où j’ai l’optimisme d’un innocent
Condamné à mort, juste parce qu’il était là
Où je me dis qu’une fois de plus, j’étais là au mauvais moment
Là et plus encore, pile au mauvais endroit

J’aimerais avoir une solution, qu’on retrouve tous l’apaisement
Qu’on arrête de pleurer, qu’on arrête d’être éclatés, paumés et flippés
J’aimerais que nous vivions à l’unisson en se laissant porter par le vent
Voir nos sourires se croiser et recommencer à danser, à voler

Il y a des jours où j’espère qu’on est juste en train d’éclore
Et que ce sont les éclats de nos coquilles en verre qui meurtrissent nos corps
Mais oui c’est dur, elle est difficile à briser cette putain de carapace
On se noie dans nos larmes et il n’y a personne pour nager à notre place

Il y a des jours où je contemple la sinusoïde sur laquelle on s’est posés
Plus la phase ascendante nous emmène en hauteur plus la descente nous fait peur
Il y a des jours où je nous vois comme des oscillateurs synchronisés
Le haut du signal nous remplit de bonheur, mais arrivés en bas on tombe et on pleure

Il a des jours où je me dis que tout est une question de fréquence
On est parti d’une oscillation grave où les phases étaient très lentes
Les phases étant de plus en plus speed, peut-être qu’avec de la chance
Elles deviendront si rapides, qu’on sera déjà remontés avant de sentir la descente

Il y a des jours comme ça où je me réveille en position fœtale
Je suis figé, je bloque, impossible de me lever
Je fixe la pluie sur la vitre et les larmes matinales
Chacune à leur rythme, en train de s’écouler

Il y a des jours où je me dis que ça irait mieux si on arrêtait de se planquer sous nos masques
Des jours où je me dis que ça irait mieux si on arrêtait de se planquer derrière des claviers
Il y a des jours comme ça où je me dis que tout serait peut-être moins flasque
Si on commençait vraiment à vivre au lieu de s’engluer dans nos pensées

Il y a des jours où je me dis qu’il faut apprendre à nager dans ses larmes
Et essayer d’arrêter de les faire couler pendant qu’on a encore un peu pied
Et il y a d’autres jours où je replonge à nouveau emporté par les charmes
Hypnotisé, possédé, avançant sans remords comme un illuminé

Il y a des jours où je me dis que nous sommes dans une tempête de l’espace
A essayer comme on peut de marcher contre le vent
Il y a des jours où je vois qu’il souffle trop. On ne fait que du sur place
On a le vent dans les yeux et c’est déjà épuisant

Il y a des jours où on me dit que c’est trop d’efforts, qu’il faut laisser passer le temps
Mais il faut qu’on bouge sinon c’est la mort. Nous sommes sur des sables mouvants
Il y a des jours où je me dis qu’on ne fait que répéter la même putain de scène
Mais finalement on s’améliore, plus ça va et plus on s’aime

Il y a des jours où je me dis que toute ces mandales c’est pour apprendre à porter la douleur
Mais je me dis qu’insensibles à ce qui fait mal, on risque de ne plus voir le bonheur
Il y a des jours où je vois nos blessures émotionnelles et je me dis qu’il faut cautériser
Les jours où je me dis que c’est sûr, c’est la gangrène, nos cœurs vont se nécroser

Des jours où je me dis que se remonter juste pour tomber de plus haut, ça ne nous aide pas
Au fond de mon trou je vais rester allongé, au moins je ne tomberai pas plus bas
Il y a des jours où je me dis qu’on est des prototypes inachevés d’humains du futur
On a le choix pour finir de se construire, comme des êtres divins en miniature

Des jours où je lis que nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être
Et je me dis qu’alors le pire c’est d’avoir un enfant blessé ivre comme maître
Il y a des jours où je me dis qu’on se bat contre la peste émotionnelle de Reich
Mais à plusieurs on est forts, on la déboîte la peste, à coup de pelle et de hache

Il y a des a des jours comme ça où je me dis que je parle peut-être trop avec moi-même
Où je me dis qu’il faudrait mieux arrêter de me demander à quoi riment nos problèmes
Mais au moins ça fait naître du rap qui oscille sur la sinusoïde entre les phases
Et au moins ça fait une trappe pour sortir de ma tête mes tripes sous formes de phrases

Les péruviens ont 600 mots différents pour exprimer les différentes façons d’aimer
Il y en a au moins un pour ce que je ressens pour chacun de vous
Je vous aime tous, je m’excuse, pardon, merci

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6. L’ORCHESTRE CACHÉ DANS UN VENTRE
(version hipopcore 32 tours).

Ou comment dire « j’ai mal au bide » quand on vient d’une autre planète, à l’intention des égarés spatio-temporels et/ou intergalactiques cherchant leurs mots dans leurs maux.

Je suis replié sur moi même, passif
Sur le sol étalé dans ma peine, dépressif

J’observe l’humanité, elle fait la queue pour frapper ma panse
Ils cognent à la chaîne, à chaque fois la douleur est plus intense
Je les regarde, je sens, je déguste et ne pleure presque plus
Je vois et comprends, juste que c’est leurs peurs qui me tuent

Ils cognent et ils cognent et ils cognent à la chaîne
A chaque coup c’est un cri qui sort, pas un poème
JE T’AIME ! JE T’AIME ! JE T’AIME ! JE T’AIME !
Le cri d’un orchestre, une tempête dans mes veines

Et j’en deviens sourd, je n’entends plus rien d’autre
Un « je t’aime » si fort qu’il recouvre tous les autres
Un « je t’aime » tellement étouffé qu’il a fallu l’amplifier pour le comprendre
Jusqu’à ce qu’à l’autre bout de la planète une hirondelle puisse l’entendre

Les commandes sont bloquées, impossible de baisser le volume maintenant
Et sous chaque coup, c’est un cri qui résonne comme une danse de titans
Incroyable fresque, alchimie de vibrations qui ranime ce qui est mort
Un son gigantesque, symphonie de saturations qui ravive mon corps

Ici il n’y a plus que moi à trouver encore ça beau, tout cet amour
Ici sur le sol n’y a plus que moi qui en ai besoin pour ne pas mourir
Alors l’humanité est là, droite, bien alignée, chacun essaie à son tour
De faire taire cette musique qui empêche tous les humains de dormir

Ils cognent et ils cognent et ils cognent à la chaîne
A chaque coup c’est un cri qui sort, pas un poème
JE T’AIME ! JE T’AIME ! JE T’AIME ! JE T’AIME !
Le cri d’un orchestre, une tempête dans mes veines

Je suis replié sur moi même, assis sur mes mains
Je les regarde, je vois des fous, juste des terriens
Ils essaient de me faire penser que tout ça n’est pas important
Mais alors pourquoi s’acharner, à tuer ce qui est vivant

Ils devraient plutôt m’enterrer que de croire qu’une telle musique puisse s’arrêter
Leur nuit, ils veulent la continuer, pourtant je ne vois plus personne dormir
Je ne vois personne qui essaie, je ne vois personne qui se laisse bercer
Par l’orchestre caché, dans le ventre d’un corps qui ne fait que souffrir

Ils sont seulement là, le regard vide, prêts à cogner à faire de moi une flaque
Moi c’est le rythme sans âme de leurs coups qui m’a fait devenir insomniaque
J’ai envie de me reposer aussi, mais je les laisse faire, ils en ont besoin
Alors je reste là assis, il veulent le faire taire, ils cognent et je n’y peux rien

Donc je prie je ne sais qui, pour que leur propre musique s’amplifie
Pour que leur ventre aussi se mette à chanter comme par magie
Qu’ils comprennent enfin, qu’ils comprennent enfin ce qu’ils sont
Qu’ils comprennent enfin, qu’ils comprennent enfin ce qu’ils font
Qu’ils comprennent enfin, qu’ils comprennent enfin ce qu’ils sont
Qu’ils comprennent enfin, qu’ils comprennent enfin où ils vont
Je prie je ne sais qui
Je prie je ne sais quoi
Mais quand l’humanité jouera sa symphonie
Je prie pour encore être là

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7. POISSON VOLANT (Obsachala/lingouf)

Il est nul ce concours d’apnée, j’en chie
J’ai l’impression que jamais je n’y arriverai
Je devrais plutôt me fabriquer, des branchies
Mais je ne pense qu’à sortir la tête de l’eau pour re:spirer

Aujourd’hui, je suis un poisson sans branchies
Triste d’avoir rêvé qu’il était un oiseau
Je suis un poisson volant qui s’asphyxie
A essayer de respirer, la tête sous l’eau

Je suis un idiot. Je suis un poisson volant
A bout de souffle, je coule en vidant mes poumons
Je suis sous l’eau, mais je ne rêve que d’air et de vent
Et alors je m’étouffe, je m’écroule en touchant le fond

Ce n’est pas bon d’être un poisson volant
Triste d’avoir rêvé qu’il était un oiseau
Pas bon d’être un poisson qui ne rêve que d’air et de vent
Alors qu’il est en apnée, là figé au fond de l’eau

J’essaie mais je fais des nœuds de plus belle
Cette pensée qui tourne dans ma tête et me tient
J’essaie de m’en détacher mais je m’emmêle
Et finalement ça ne fait, que raccourcir le lien

Je ne pense qu’au vent. Je ne pense qu’au vent
Je ne pense qu’à voler. Je ne pense qu’à re:spirer
Je ne pense qu’au vent. Je veux vivre en volant
Je ne devrais pas y penser. Je suis au concours d’apnée

Je ne veux pas être jugé. Je ne veux plus qu’on le sache
Mais il faut voir la réalité, je suis complètement accro
Je suis en sevrage forcé et discrètement je me cache
Derrière mon clavier, prendre une petite dose de mots
Vent
Voler
Sentir
Respirer
Chant
Crier
Ouvrir
Libérer
Vivant
Jouer
Rire
Aimer
Présent
Synchronicité
Jouir
S’éveiller

J’essaie de re:spirer sous l’eau comme les autres poissons
J’essaie de respirer mais l’eau s’infiltre dans mes poumons
J’essaie de faire des branchies avec des écrits où je décris des cris
J’essaie de me faire un vaisseau avec les mots d’un oiseau sous l’eau

Mais il n’y a plus rien à faire, je suis complètement accro
J’ai une addiction à l’air et du mal à respirer sous l’eau
Je suis en sevrage forcé et j’attends qu’ils tournent le dos
Pour aller derrière mon clavier, respirer ses derniers mots

Je suis un poisson volant sans branchies
Dans mon labyrinthe au fond de l’eau, je cherche une sortie
Je suis un poisson volant sans branchies
Qui respire à plein poumons ses mots pour se maintenir en vie

Avez-vous déjà vu un poisson sur une branche ?
Les écailles au soleil, les reflets sur les hanches
Il regarde passer les oiseaux
Comme de vulgaires plumeaux
Pas facile de se faire un nid
Les algues vertes craquent sous lui
Les moucherons collent au palais
La soif le fait trembler
Il rêve de nager
Mais il est bien coincé
A boire, à boire, à boire
A boire, à boire, à boire
Des bulles s’échappent de sa bouche
Il les regarde et louche
Son gosier est sec
D’avaler les insectes
Alors que là en bas, l’eau l’attend
Alors qu’il suffirait d’un pas en avant
Il s’y regarde sur sa branche
Et guette sa déliquescence
Aspiré par un tourbillon
Il se voit en papillon
Ses ailes colorées
Sont toutes aspergées

C’est l’histoire d’un poisson
Qui se voyait comme un oiseau
Dans l’espoir d’une transformation
Il s’est jeté hors de l’eau
Il rêvait d’un monde nouveau
C’est en train de se réaliser
Dans l’estomac d’un oiseau
Maintenant il se fait digérer

Aspiré par un tourbillon
D’acide gastrique, il perd la raison
On voit son esprit quitter le cocon
Voler vers une autre vie tel un papillon

Volant dans l’air salé
Le poisson avalé, le fait flageoler
Une mélodie sort des trous de son bec
Ses ailes s’allongent et s’arrêtent
La musique est belle et euphorisante
L’oiseau se laisse planer et chante
Jamais il n’avait vu de poisson briller dans un arbre
Jamais un met si précieux ne lui avait tendu les bras
Cette chair séchée par le vent
L’éclaire et le surprend
Tout son corps se met à vibrer
Ses plumes sont comme des cordes frottées
Sa carcasse en caisse de résonance
Il savoure ce repas tel une chance
Il entre dans une transe chamanique
Porté par les notes du poisson magique
Avez-vous déjà vu un oiseau qui se jette dans l’eau ?
Parce qu’un poisson dans son estomac lui montre ce qui est beau
Il file à toute allure à travers les ondes
Transporté dans un voyage où la mer est ronde
La musique sort de cette faille
Emporté, ses plumes s’écaillent

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8. S.T.O.P (S’il te Plaît Ouvre la Porte)
(Obsachala/lingouf)

Punaise, ce panneau STOP m’écœure
J’essaie de le porter comme ma croix
Il est planté là, dans un de mes cœurs
À deux pas sur la route loin de toi

Je suis écroulé, je me sens à bout de force
Là dans le fossé, un panneau dans le torse
Personne ne s’arrête, devant ce STOP
On a tagué les lettres pour écrire SalOPe

Alors les voitures passent et me regardent
Je suis toute la malchance, qu’ils vont éviter
Je suis une chienne sans race, une bâtarde
Sur la route des vacances, abandonnée

Je me cogne dans le panneau STOP
Il me dit S’il Te plaît Ouvre la Porte
Je voudrais passer à travers
Impossible de traverser la matière
Je cherche encore dans ma tête
D’autres mots que « arrête »
Je ne sais pas comment garder
Tendu ce fil qui me lie encore
J’essaie d’imaginer d’autres liens
Où s’effacerait mon corps
Le panneau STOP est tout brouillé
À cause de cette eau toute salée
Sécher Ton Œil Palpitant
Avec le souffle de ce vent
Je cherche encore dans ma tête
La petite poignée du bien-être

Un choc, bim, encore un
Ça bouge, il y a quelqu’un
C’est une quelqu’une, elle s’est éclatée
Dans mon panneau STOP tout rouillé

Je la vois. Elle est sous le choc. Elle pleure
Je le sens. Elle regarde la porte. Elle a peur
Elle est sortie de sa route goudronnée
Bloquée dans son véhicule accidenté

J’ai l’impression qu’au lieu d’ouvrir la porte
Elle va attendre ici, attendre d’être morte
Comme si c’était mal de sortir d’une voiture en feu
Comme un mal inévitable imposé par dieu

Je l’entends et c’est trop fort
Mais, je ne peux pas l’aider
Avec ce STOP dans mon corps
Qui m’empêche de bouger

Elle a un visage de sainte qui se sacrifie
Les yeux de l’illuminée qui perd la vie
On dirait qu’elle veut sortir de son corps
Comme pour se débarrasser d’un vieux sort

Il fait nuit, nous sommes morts, mais on se sourit
On sourit et on s’endort en cadavres exquis.

S. T. O. P.

Succession de Toutes les Opérations Passées :
Savourer Ton Onirique Pensée
Sentir Ton Odeur me Pénétrer
Suivre Tes Oscillations Perturbées
Sentir Ton Œil Pleurer
Soucis qui Traversent ton Œil Perçant
Survivre à Tes Orages Puissants
Survivre aux Traces de l’Ouragan Psychique
Sentir la Transe de l’Ouragan Physique
Souvenir Troublant de l’Odeur de ta Peau
Symphonie Touchante Opérant Pianissimo
Sentir la Terre Onduler sous mes Pieds
Soigner Toute l’Ombre du Passé
Soigner Ton Ombre et Prier
Sans Tourmenter ni Obscurcir tes Pensées
S‘aimer Tant qu’On Peut
S‘aimer Tellement qu’On Pleure
Songer à Ton Œil Paisible
Savoir Ton Oubli Possible
Superbe Tableau Ombragé par la Peur
Savoir Transformer en Optimisme cette Peur
Soigner les Tragédies qu’On Provoque
Seul le Temps Ouvrira la Porte
Se Transmuter Ou Partir
Sans Tressaillir Ou Pâlir
S‘armer de Tout l’Optimisme Possible
Sagement Travailler à s’Ouvrir aux Possibilités
Sublimer Toute l’Originalité du Parcours
Se Transmettre l’Œuvre. Partager

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9. ALCHIMISTES

Nous sommes des apprentis, de jeunes alchimistes
Nous parcourons la vie, comme un merveilleux jeu de piste
Guidés par le bonheur, à chaque pas vers la lumière
Celle qui s’exprime dans le cœur, pas dans la matière

Le but des alchimistes, n’est pas ce qu’on croit à tort
Comme les vrais artistes nous ne cherchons pas l’or
On veut simplement faire des trous, des trous dans la matière
Une fenêtre à l’intérieur de nous et laisser passer la lumière

La solitude est notre miroir, apprendre à se connaître notre art
Nos vaisseaux et nos cœurs transformés en laboratoires
Nos travaux, nos labeurs, sont devenus un oratoire
On dissout nos peurs, à l’intérieur du creuset

S’il y a du malheur, c’est pour être transformé
Mais oui, ici on fait de l’art, même si ça te paraît bizarre
Nous ne sommes simplement pas sur la même fréquence
C’est pourquoi, tu ne comprends pas notre drôle de danse

Vous voyez des fous, nous voyons des inconscients
C’est ici que tout se joue, pas dans le passé ni le futur, c’est maintenant
Nous voyons la vie comme un chemin initiatique
En travaillant notre art, on travaille sur nous, on s’applique

On essaie de dissoudre la matière pour que la lumière passe à travers
Plus la matière est dense, plus son ombre est intense
Alors tout ce qui nous rend lourd, on le transmute en amour

On était des blocs, on se fait sculpter
On pleure les chocs, on se fait marteler
La vie vient nous tailler, on voit nos morceaux tomber
Notre ombre est atténuée, on se sent de plus en plus léger

C’est l’univers qui travaille ici. Il cogne, nous martèle
C’est fort brutal mais précis, comme de la dentelle
Progressivement perméables à la lumière
Nous deviendrons d’aimables lampadaires

Comme des alchimistes, face à la noirceur on reste optimistes
Là où tu vois de la merde c’est du compost qu’on fabrique
Tout se crée, rien à perdre, alors mon pote pas de panique
T’as un problème ? C’est comme un exercice mathématique
Là pour que tu le comprennes, et voir ce que cela implique

On est courageux et tenaces dans ce qui paraît inutile
Toutes les choses fugaces, invisibles et volatiles
Ici on s’accroche à nos crayons à nos pinceaux à nos platines
Dans nos poches des outils pour transmuter ce qui nous abîme

Le bras d’une platine pour remixer ce qui le chagrine
Un crayon vide les problèmes tel une baguette de magicienne
Un pinceau pour s’envoler, c’est le balai du sorcier
Une aiguille de couturière qui recoud l’âme d’une sorcière

Des alchimistes qui transmutent ce qui les attriste
Et oui on insiste dans cette lutte qui crée des artistes
On change en or ce qui nous plombe
Sans attendre la mort, ni notre tombe

On a laissé rentrer la lumière dans la matière
Elle est devenue de cette manière plus légère
Hier dans le creuset, nous évaporions nos peurs
Et aujourd’hui pour parler, nous utilisons nos cœurs

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