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DOÈME 2008

composé en 2008  publié par ant-zen act 266 Sep 2011

Merci :
Jacinto Munoz, violon (01) Pierre Mainier, trompette (06) Marion Vayssière, voix (10)
François Macé Pid, percussions batterie ; chien Moog ; Alfred S (10) ; Maria C ; Arnold S ; Carlos C ; Sylvie Egret Ybrid ; la dame de france culture lisant du Mallarmé (07) ; Colette R (07) ; Stefan Alt ; mes mignons et mignonnes ; dj Di-om et le garage Ingouf….

Chroniques

Ant-zen Inspired by venetian snares’ breakcore/classical crossover ‘rossz csillag alatt született’ and french hardcore & dark ambient artist Ybrid’s project ‘requiem ex machina’, lingouf’s ambition for this release was to combine electronics with the sound of orchestral instruments. the violin of Jacinto Munoz, Pierre Mainier’s trumpet assignment, the voice of marion vayssière, radio samples and citations from stéphane mallarmé’s erotic writings were the catalyst used to make the combination of natural and synthetic elements blend together perfectly. The album demonstrates a perfect juxtaposition of contemporary electronics and chamber orchestral sounds. multilayered strings fittingly strike the air, underlaid with a multiplicity of straight and broken beats, meticulously shaped together so the roughness of the rhythmic work never sacrifices the visceral impact of the intoxicating melodies. the more genre-typical chase-sequence feel of breakcore is given its own shape and form with touches here and there to give it a distinctively european feel – just like the quintette du hot club de france turned u.s. swing into something unmistakably continental. Carlos castaneda’s book ‘the art of dreaming’ which describes the steps needed to master control and consciousness of dreams inspired lingouf to write the title track of this breathtakingly unique album. doème’s visceral complexity possesses the nerves that cast shadows into the mind, never dissipating throughout the hours both sleeping and waking – be invited to tread aural virgin soil.

Satan owe us money https://satanowesusmoney.blogspot.com
Doème, c’est un peu l’histoire de l’éléphant dans le magasin de porcelaine. L’éléphant, ce sont les doigts, monumentaux et embarrassés, de quelque intelligence extra-terrestre, probablement un dieu, qui promènent leur curiosité de nébuleuse à travers la vaisselle fine de votre cerveau – vrillant çà une terminaison effleurée, surexcitant là un stimulus qui part comme une mouche affolée, coupant ici une transmission par un courant d’air brutal, brisant des rêves d’intégrité dans un faux mouvement, faisant naître par sa seule sudation des constellations nouvelles à la grâce terrifiante et dysarticulée. Doème ça veut dire tunnel rugueux et merveilleux qui vous aspire comme une balle dans ses sphincters de fleur-rocher, ça veut dire se faire passer au pilon et puis sniffer, pour découvrir le monde de l’autre côté du trou noir, dans le sinus du poupon-cyclope géant, dans les machineries à glaire, loin dans la cité des nerfs. Une autre conception de l’épique, pour sûr. Gulo Gulo

Modern zeuhl modernzeuhl.blogspot.com Découvert au Noxious Art Festival. Pas aimé. Trop carré, trop grésillant pour-le-plaisir-du-hardcore-sale, pas dans l’ambiance, raté le flow. Mais comme un simple live ne veut pas dire grand-chose, j’ai laissé une chance à Lingouf, et après l’écoute de quelques gros sons pas déplaisants, je me suis lancé corps et âme dans l’écoute de son dernier opus « Doème », sorti en cet an de grâce 2011 sur l’excellent label industriel allemand Ant-Zen. Ce qui m’attendait dans cet album, c’était une énorme surprise, une richesse musicale que je n’aurais pas pu imaginer, des ambiances saisissantes, et une des découvertes les plus puissantes de mon année. Doème » est une drôle d’odyssée sonore. Cet OMNI navigue allègrement entre un breakcore très teinté de gros hardcore/industriel qui tâche (« Pierroopoflonspa So’apem », « Do Me ») et des influences classiques (« Jacento Cent23 » et sa mignonne petite musique de chambre) et jazz explicitées par des parties instrumentales bien mises en valeur (« Dormek »). Bien entendu, le premier comparateur venu s’empressera de rappeler que les mélanges classico-breakcore improbables ont déjà été exploités par, en vrac, Venetian Snares (dont on ressent, soyons honnêtes, quelques influences sur le plan mélodique, notamment « Toap-Sirop » qui sent un peu le VS période « Hospitality » ou l’intro de « Do Me » aux violons qui fait des clins d’œil à « Rossz Csillag Alatt Szueletett »), Aphex Twin, Igorrr, et j’en oublie. Le second comparateur venu (pas plus de deux, s’il vous plait, ça me fout les glandes) ajoutera que les sonorités hardcore distordues et les rythmiques volontairement désaxées ont comme une sonorité à la Aphasia, et je ne pourrai pas non plus lui donner tort. Ce que ces comparateurs imaginaires, outils malgré eux de mon racolage musical, oublient totalement, c’est l’écoute de ce que Lingouf vient ajouter aux styles, la perception de cette petite touche personnelle qu’il distille dans sa musique. Loin d’une sorte de complaisance qui exigerait de lui qu’il tente la recréation d’un « Rossz Csillag… » — parce que tant qu’à mélanger breaks et violons, autant faire ça « comme les grands », pas vrai ? — le doux dingue préfère donner sa propre interprétation de la musique. Par le mélange obsessionnel d’une brassée d’inspirations dont la liste serait fastidieuse, pondant avec la même aisance des ambiances éthérées aux relents de glitch (l’intro de « Wiaoz » qui me fait penser au DJ Producer) ou des tueries industrielles presque agressives à force de distortion (« Oepema ») et sautant des unes aux autres avec intelligence, il développe un univers musical labyrinthique, d’une richesse incroyable si tant est que l’on ose se lancer à l’exploration, un peu de 8-bit par-ci (« Wiaoz » encore), un peu de didjeridoo par-là (« Osmei »), tellement d’informations… Là où d’autres optent, soit pour la « solution de facilité » (pas tant que ça, en réalité…) du changement de style imprévisible — parfois avec un effet humoristique indéniable, retournez donc écouter Igorrr ou Vladimir Bozar n’ ze Sheraf Orkestär pour finir de vous en convaincre — soit pour le consensus artistique au nom de la cohérence, Lingouf réussit à créer une œuvre équilibrée et captivante en mettant de tout en grandes quantités et en agitant le mélange sous une presse hydraulique. Tordu en large et en travers, mais mené de concert par une inspiration très variée, un sens de la mélodie affûté et un amour inconditionnel pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à du bruit, le multi-artiste (ah oui, je ne vous ai pas dit ? les visuels sont également de lui) nous livre là une œuvre rare, dix morceaux pour 76 minutes, à écouter quelques centaines de fois pour en saisir toutes les nuances. C’est fou, c’est lourd, c’est bruyant, c’est intense, c’est beau — de cette beauté que beaucoup n’arriveront jamais à saisir, hélas… Docteur Zeuhl

Connexion Bizarre http://www.connexionbizarre.net/
Doème” marks a directional shift for Lingouf that has been approaching for some time. Since Vincent Ingouf’s performance at Maschinenfest 2010, where opera-infused, gabber-style beats pummeled the audience, the impression lingered that some further hybridization of harsh electronics with orchestral instruments would be in the pipeline. Although, broadly speaking, this juxtaposition is not new for the genre – Lingouf’s established rapport with Ark-Aïk label mate Ybrid undoubtedly plays a role, likewise inspiration from Venetian Snares, and parallels can be drawn with Igorrr – here Lingouf gives it a distinctive personal stamp. While not completely departing from its hardcore techno roots, “Doème” nevertheless spins an elaborate web of broken IDM beats, splintered jazz and classical influences.
Most remarkable about Lingouf’s style, and a trademark of the mercurial sounds that comprise this release, is the constant shifting from one thing to the next. As an album, “Doème” sees many transitions, and within the individual compositions frequent metamorphoses occur. In fact, it is rather difficult to recall how any track began once the end is achieved, “Pierroopoflonspaà So’çapem” being a good example. Starting off with warbling small sounds and slow crunching beats, its many evolutions bring stuttering, screaming horns, gabber pounding, bubbling notes and sweeping atmospheres. The point, it seems, is to listen to these tracks from front to back, skipping enjoyment (or comprehension, even) of the totality in favor of experiencing the journey itself.
Snare cadences feature prominently, shrill violin twitters and flourishes are widespread, and alternatively dense and sparse passages are paired for maximum effect. From often quiet beginnings, the compositions see beats drop in gradually, compounding rhythms that build in intensity together with the complexity of layered sounds, sometimes becoming such massive, juddering walls of gabber-fueled force as to threaten to come unraveled completely. Yet that never quite happens. The chaos resides, spaces open and the warped chamber orchestra or shredded brass section returns to a normal semblance of itself.
Brief snapshots of beauty are found in glittering interludes and light, fluttering curtains of notes (“Wiaoz”), even while elsewhere a mild sense of unease grows into complex paranoia (“Rovo Dot Oftog” and “Oepema”) and white-knuckle, raucous churning counters acid lines and bouncy loops (“Osmei”). The fast-building layers of the title track become unrelenting as twisted orchestral loops spin round and round in a mad carnival of disorienting sound. All of this underscores the fact that “Doème” is a convoluted and challenging release that will keep its audience guessing. Not for the casual listener, it demands a critical ear and close scrutiny, though stands up admirably on both counts.  Dutton Hauhart